Portrait du français à De l'Île


Les données 

Lors du recensement de 20161 (au Québec) : 

  • Le français était la langue maternelle de 79,1% des Québécois alors que l’anglais l’était à 8,9% et une langue tierce à 14,5% 

  • La langue parlée la plus souvent à la maison était à 82,4% le français, 12% l’anglais et 10,2% une langue tierce 

  •  83,7% de la population québécoise avait le français comme première langue officielle parlée alors que 12% avait l’anglais 

  • Le taux de bilinguisme était de 44,5 %  

 

Lors du recensement de 20212 (au Québec) : 

  • Le français était la langue maternelle de 74,8% des Québécois alors que l’anglais l’était à 7,6% et une langue tierce à 17,6% 

  • La langue parlée la plus souvent à la maison était à 77,5% le français, 10,4% l’anglais et 7,9% une langue tierce 

  • 82,2% de la population québécoise avait le français comme première langue officielle parlée alors que 13% avait l’anglais 

  • Le taux de bilinguisme était de 46,4% 

 

Les chiffres de l’OQLF3 (au Québec) : 

  • Le français était fréquemment parlé à la maison par 47,9 % des personnes ayant une langue maternelle autre et l’anglais l’était à 37,5 %  

  • En 2016, 18,8 % des personnes avec une langue maternelle autre parlaient le plus souvent français à la maison. En 2021, ce taux a augmenté et était de 20,1% 

  • En 2016, 15,3% des personnes avec une langue maternelle autre parlaient le plus souvent anglais à la maison. En 2021, ce taux était de 15,4%. 


C’est indéniable, le français comme langue maternelle est en déclin au Québec (comme au Canada). Vous êtes bien sûr au courant, ou bien vous évitez d’écouter les nouvelles et les enseignants. Peu importe, il y a dans la sphère médiatique une panique, ou du moins un émoi quasi-généralisé (certains démentent encore les statistiques) causé par la publication des données linguistiques du plus récent recensement. Bien que nous soyons déjà conscients de ce recul, les plus récentes statistiques viennent cimenter les faits et la vérité devient béton. Grise, indélogeable, peu attirante, mais non ignorable. Bel et bien là. La baisse notable du français (comme langue maternelle et employée dans les foyers, il est important de le préciser) dans la province est désolante pour certains et anodine pour d’autres, mais tout n’est pas bitume morne (rien ne l’est vraiment, n’est-ce pas ?). C’est le français comme langue maternelle et utilisée dans les foyers qui est en baisse considérable, selon l’Office Québécois de la Langue Française (OQLF), 93,7% de la population québécoise disait avoir une maîtrise du français lui permettant de soutenir une conversation selon les données du recensement de 2021[1]. Ce taux varie pourtant en fonction de la langue maternelle de l’interlocuteur.

Chez les jeunes, la proportion de francophones parmi les 15 à 34 ans, qui était de 77% en 2016, est maintenant de 74%. On constate ici aussi une réduction de 3%, plus accentuée que celle observée chez la totalité des Québécois (la baisse étant de 1,5%).

Munie de tous ces faits, je viens donc contribuer au bruit ambiant, à la masse de contenu ajouté à la toile virtuelle chaque seconde, dans l’espoir d’au moins y ajouter quelque chose de significatif. Je viens, moi aussi, de parler du déclin du français. Intriguée par tous ces articles et reportages discutant les nouveaux chiffres sur le français, j’ai voulu constater l’état de notre langue commune dans l’école. Ainsi, je me suis entretenue avec 4 enseignants et 4 élèves pour leur poser diverses questions sur la langue de Molière. Il est certain que ce portrait n’est pas complètement représentatif, mais il offre, je l’espère, un aperçu de la condition du français à De L’Île.

Les enseignants :

-        Zachary Ouellette-Tremblay (M. Ouellette), enseignant de mathématiques. Sa langue maternelle est le français, qu’il a naturellement appris dès son plus jeune âge, ayant grandi dans un ménage francophone et sa mère étant professeure de français, puis plus tard à l’école. La musique est sans hésitation ce qu’il préfère de la langue française.

-        Nancy Fontaine (Mme Fontaine), enseignante de français, dont la langue maternelle est le français, qu’elle a appris à la maison et à l’école, mais aussi par la lecture, fruit de voyages hebdomadaires à la bibliothèque. La littérature est ce qui lui plaît le plus du français, mais elle apprécie aussi la nature très structurée de la langue, ainsi que sa complexité.

-        Susan Baird (Ms. Baird), enseignante d’anglais ayant appris le français à l’école, l’anglais étant sa langue maternelle. Elle aime le fait que le français « c’est pas facile » et aime utiliser des dictionnaires et autres guides de références, car c’est « toujours plaisant » pour elle de découvrir les pourquoi derrière les règles.

-        Mathieu Parent (M. Parent), enseignant d’éducation physique qui a le français comme langue maternelle, l’ayant appris naturellement. Il a longtemps réfléchi pour trouver ce qu’il aime du français, décidant que c’est le défi que requiert son apprentissage pour tous ainsi que la facilité qui vient après l’avoir appris qu’il apprécie le plus. 

Les élèves :

-        Thelma Fleury (Thelma), élève à l’école secondaire De L’Île et franco-indonésienne dont la langue maternelle est l’indonésien (qu’elle a depuis oublié). Ainsi, sa deuxième langue, l’anglais, est celle qu’elle parle le plus. Sa connaissance du français lui venait de son père et de son frère, puis lorsqu’elle est arrivée au Canada en 2e année du primaire, elle l’a appris à l’école. Elle a de la difficulté en français, « mais bon, j’essaie », dit-elle en esquissant un sourire. Elle trouve que c’est une belle langue esthétiquement, or elle ne manque pas de mentionner que c’est compliqué.

-        Rosemarie Proulx (Rosemarie), élève à l’école secondaire De L’Île qui a le français pour langue maternelle. La lecture fait partie de sa vie depuis son plus jeune âge. En effet, bébé sa mère lui lisait des livres et elle a su lire à 4 ans. Dans sa famille, sa grand-mère, ancienne professeure de français et dite imbattable au Scrabble par sa petite-fille, a aussi un excellent français. La variété de mots est ce qu’elle aime particulièrement de la langue française, car on peut toujours découvrir de nouveaux mots et elle trouve que la langue de Molière « a une belle sonorité ».

-        Luis (Luis), élève à l’école secondaire De L’Île né à Vera Cruz, au Mexique. L’espagnol est sa langue maternelle et il apprend depuis un an le français à l’école. Il aime beaucoup l’accent de la langue française et la formation des phrases a pour lui « plus de sens qu'en espagnol. »

-        Heinrich Kenan Kitoko (Heinrich), élève à l’école secondaire De L’Île et ancien élève du programme Sport-Étude à Mont-Bleu, en hockey puis en soccer, dont la langue maternelle est le français. D’origine belge, bien que né au Canada, il a des racines burundaises et rwandaises. Il parle aussi kinyarwanda (langue nationale du Rwanda), néerlandais et anglais. C’est sur les bancs d’école qu’il a appris le français et il en aime la culture québécoise.


Quelle est votre relation avec le français ?

M. Ouellette : « Relation avec le français ?  On a divorcé il y a quinze- non c’est pas vrai, c’est pas vrai *rires de ma part*. Ben, honnêtement, moi je l’utilise tout le temps. C’est vraiment- tsé je parlais à ma mère tantôt, ma mère est Franco-ontarienne donc le français pour elle c’est important parce qu’elle a grandi dans un milieu aussi où le français était minoritaire. Ça a toujours été important pour nous de défendre la langue française. »

Thelma : « Je vais être honnête, j’aime pas trop le français *rires*. Ça... ça me complique la vie un peu [...]. »

* L’enregistrement de la réponse de Mme Fontaine à cette question a été perdu alors voici un résumé des propos qu’elle a tenu :

Mme Fontaine exprime sa tristesse face au traitement que le français reçoit et témoigne observer une baisse de la qualité du français non seulement des élèves, mais de tous sur la place publique. Les réseaux sociaux jouent un rôle dans cette baisse croit-elle, bien qu’elle admette qu’il est facile de tout leur mettre sur le dos. Plus particulièrement, elle a remarqué que dans les dernières années, la richesse du vocabulaire et même la connaissance du vocabulaire de base des élèves a connu une chute substantielle. « [...] ça me fait peur, sincèrement. » ajoute-t-elle.

Rosemarie : « Peux-tu préciser ta question ? »

-        Comment est-ce que tu te positionnes avec ton rapport à la langue française ?

« Ok... »

-        C’est vraiment ouvert [...]

« Ben... j'aime beaucoup ça le français, j’aime beaucoup les mots. J’aime écrire, j’aime lire, [ça] fait que c’est sûr que je pense que tu peux utiliser la langue pour faire tout plein de choses. Je trouve ça super intéressant de savoir plusieurs langues aussi. Tsé, une langue c’est vraiment un- ben, c’est pas mal le seul moyen d’expression que tu as, mais tsé, bien maîtriser la langue c’est une excellente façon de pouvoir naviguer dans la vie. »

Ms. Baird : « Je dirais qu’on a pas vraiment une bonne relation... je regarde pas la télévision en français, je lis pas des romans en français... »

Luis : « J’aime le français, mais je ne [le] parle pas beaucoup, je ne [le] parle qu’à l’école. »

M. Parent : « Euh... ben- Je me considère quand même bon ? J’ai... j’ai grandi dans le français, donc j’ai pas d’autre chose. Je suis bilingue, je parle anglais aussi, mais le français c’est ma langue maternelle, donc ma relation est très très bonne. »

Heinrich : « Disons... je parle souvent français dans mon entourage, c’est quand même facile et ça va bien. »

 

Aimez-vous le français ? Si oui, pourquoi et si non pourquoi ?

M. Ouellette : « Ben oui j’aime le français, c’est une belle langue. Je trouve que c’est une langue qui... est beaucoup plus poétique. Plus riche que l’anglais, par exemple. L’anglais est plus facile à apprendre, je le sais, mais le français on dirait qu’il y a plus de profondeur dans le vocabulaire. »

Thelma : « Oui, je trouve c’est un privilège que j’ai eu d’apprendre une autre langue et d’être capable de communiquer avec d’autres gens à travers cette langue, donc j’aime bien le français pour ces raisons. »

Mme Fontaine : « Oui ! »

Rosemarie : « Oui, tout à fait ! »

-        Y a-t-il une raison particulière ?

« Euh... ben je peux parler- j'ai eu beaucoup de super bons profs, tsé y’a eu Mme Fontaine, M. Paquette, des profs au primaire aussi que- je pense [que] quand quelqu’un aime le français pis qui l’enseigne d’une manière le fun ça donne le goût à tout le monde de l’aimer [...]. »

Ms. Baird : « Euh... oui. »

-        Y a-t-il une raison particulière ?

« Ben, c’est une langue, j’aime toutes les langues. Je trouve qu’elles ont toutes leur place, quelque chose à donner. »

Luis : « Oui, je l’aime. En plus que [ça] me donne beaucoup plus de... d’opportunités dans la vie et c’est une belle langue. »

M. Parent : *rires* « J’adore le parler... la matière grammaire c’est quelque chose qui est très difficile... je crois que *longue pause* C’est pas quelque chose que j’aime... l’écrire. Le parler oui, mais l’écrire non. »

Heinrich : « Ouais, j’aime le français, c’est facile à apprendre [...]. »

 

Comment voyez-vous l’avenir du français au Québec ?

M. Ouellette : « C’est pas... c’est pas évident hein. On dirait que les jeunes, pour eux c’est moins important que ce l’était à l’époque, donc c’est sûr que ça amène son lot de défis. Je ne sais pas si dans l’avenir tous les Québécois vont vouloir protéger leur français et je suis parfaitement à l’aise. Je vois bien qu’il y a beaucoup d’immigration aussi et ça apporte des richesses incroyables, mais au niveau de la langue, ce n’est pas- c'est en déclin le français présentement de beaucoup... difficile à dire. J’espère qu’on va la défendre, j’espère qu’on va vraiment... être un peu comme le village d’Astérix, pis qu’on va être capable de garder [...] ce qui nous définit dans le fond, ce qui nous différencie du reste de l’Amérique du Nord par exemple. Parce qu’on est quand même seuls en Amérique du Nord à parler français... ben à part quelques... plus ailleurs, plus au Canada, mais sinon... donc j’aimerais ça reste. J’aime ça le différent un peu. J’aime ça le différent... mais je sais que c’est un défi pis que c’est pas évident. »

Thelma : « Honnêtement, je sais pas trop, parce qu’il y a beaucoup d’immigrants qui viennent ici et ils parlent français déjà, mais il y aussi beaucoup d’immigrants qui viennent ici et ils ne veulent pas apprendre le français et comme... c’est un peu valide, parce que le français, c’est... sauf dans quelques parties du monde, c’est pas super parlé et l’anglais c’est vraiment une langue principale, donc quelques fois c’est juste mieux d’apprendre l’anglais en premier... donc je crois que ça va devenir plus bilingue, mais honnêtement, si j’avais le contrôle de ces choses, je trouve que le Canada devrait être plus bilingue en général, parce que le français c’est seulement vraiment parlé dans le Québec et à l’ouest du Canada. »

Mme Fontaine : « Je pense qu’on est à un point tournant et justement aujourd’hui [l’entrevue a été menée le 26 janvier 2023], le ministre de l’éducation, M. Drainville, va prendre la parole dans une conférence de presse concernant des nouvelles mesures. Il faut vraiment que le français redevienne la pierre angulaire de notre système d’éducation. À partir du moment où, autour des années 2000 quand on a commencé à ne plus évaluer la qualité de langue dans toutes les matières, [...] à partir de ce moment-là, il y a eu un désintéressement des élèves au point de vue de la rigueur... et il faut définitivement changer de cap complétement. Oui, j’ai espoir qu’il y ait des changements positifs. Est-ce que ces changements-là vont arriver avant que je prenne ma retraite, puis que je puisse les voir, je ne suis pas certaine, mais là il y a vraiment besoin. Ce qui est positif, c’est qu’il y a de plus en plus de gens dans la société qui prennent conscience des lacunes... pis tsé, c’est pas nécessairement juste des lacunes chez vous, les jeunes, c’est vraiment des lacunes généralisées. Les journalistes qui font des entrevues à la télé, les plateaux de télévision d’émissions, la qualité de langue là elle est tellement tellement diminuée par rapport à ce qu’elle a déjà été, donc c’est- c’est vraiment soit on baisse les bras et on dit “C’est correct que le français on le parle maintenant de cette façon-là et qu’on l’écrive de cette façon-là”, ce qui serait épouvantable à mon avis ou bien on prend maintenant le problème et on fonce, on fait des changements. »

Rosemarie : « Euh... C’est sûr que je sens qu’il y a des gens peut-être qui ne collaborent pas beaucoup pour l’avenir du français. J’entends des petits “si j’aurais” pas mal trop souvent à mon goût, mais je pense que si tout le monde va à l’école en français, si on continue à se... pas se battre, mais à essayer de garder que tout le monde parle français comme langue commune, ça va aller. »

Ms. Baird : « Encore, je ne suis pas exactement dans une culture francophone chez nous... pis à travers le Québec, c’est pas la même chose qu’ici. Moi, je dirais qu’ici, parce qu’on est tellement proche de l’Ontario, on parle beaucoup- ben “on”, c’est même pas nous là *rires*, vous perdez beaucoup. »

Luis : « Hum... Vu que le Canada, notamment le Québec, aide les immigrants, je crois qu’avec leur arrivée le français- la langue française sera parlée par beaucoup d’entre eux. »

M. Parent : « […] Si je me fie à ce qu’on voit en ce moment, l’anglais est en train de prendre le dessus sur le français, ce qui est pas très bon. C’est pour ça qu’on devrait essayer de faire plus de campagnes concernant- pour garder la langue française au Québec parce que sinon on va tous devoir parler anglais [...]. »

Heinrich : « Ahh c’est vrai. Comme on peut constater, l’anglais ça commence à... à apparaître beaucoup, donc je vois que le français ça diminue un peu, mais je pense que ça va survivre. Je pense qu’il y aura un côté ben- y'aura du français et de l’anglais ensemble. »

 

Consommez-vous du contenu québécois ? Si oui, avez-vous des recommandations et sinon pourquoi ?

Thelma : « Non, honnêtement c’est juste l’accessibilité et genre... flemme. *rires* Je pourrais aller en chercher, mais honnêtement, la plupart de mes amis et de ma famille... ils ne sont pas des Québécois donc j’ai pas vraiment “l’influence québécoise”, j’ai personne qui me donne comme des recommandations de... ouais. »

Mme. Fontaine : « Oh mon Dieu (?), je te dirais que je lis- j'achète-, moi je suis une grande grande grande consommatrice de livres. J’achète beaucoup, je prête beaucoup, donc j’ai beaucoup de collègues à qui je prête des livres. Je discute beaucoup de littérature avec mes collègues, pas nécessairement de français. Vous avez beaucoup d’enseignants de d’autres matières qui lisent. On s’échange aussi des livres, on s’échange des idées de lecture. Ma fille aussi est une grande consommatrice, donc on partage aussi des idées. [...] J’essaie de lire, je te dirais, un roman québécois sur deux, sur trois. Je consomme probablement- oui, un tiers facilement de ce que j’achète et de ce que je lis. J’ai des auteurs fétiches, [...] quand je tombe en amour avec un auteur, je suis du genre à lire tout ce qu’il a écrit, je passe à travers des phrases comme ça. [...] OHdio[1] (de Radio-Canada) aussi. Ah! *claque des doigts* Ça, c’est une source intéressante. [...] On peut écouter des livres, ça-là tsé, [...] je prends ma marche, jogging, tu as ça aux oreilles, je trouve ça fantastique. Vraiment là [...]. Le magazine Les Libraires, disponible gratuitement dans les librairies, donc du Soleil tu l’as, c’est gratuit ! C’est aux deux mois, c’est rempli de suggestions. Vraiment vraiment, moi c’est aussi là, avec une émission de radio et les émissions de télévision, c’est vraiment ma source culturelle. »

Rosemarie : « Oui, quand même beaucoup. [...] Il y a Tou.tv qui est une plateforme en ligne qui a plein plein de choses québécoises que tu peux écouter, puis je pense que les choses québécoises maintenant c’est rendu tellement diversifié... si t’aimes quelque chose en anglais c’est sûr qu’il y a quelque chose qui ressemble en français. »

Ms. Baird : « Non, parce que je suis anglophone *rires*. » 

Luis : « Non. »

-        Pourquoi ? [...]

« Je pense [que c’est] parce que j’ai pas d’amis qui me suggèrent du contenu. »

Heinrich : « Ouais, j’écoute plus d’émissions québécoises. »

 

Mot de la fin

M. Ouellette : « Je vois quand même qu’il y a beaucoup d’artistes québécois francophones qui font, c’est du rap beaucoup en ce moment [...] qui font de la musique en français entre autres. Il y aussi beaucoup d’écrivains, de jeunes écrivains qui écrivent des livres en français et je vois que les jeunes, malgré tous les- je pointe surtout les jeunes, mais c’est vrai que c’est pour tout le monde, je vois qu’il y a quand même une grosse une attirance pour le téléphone cellulaire, mais il y a quand même beaucoup de jeunes qui lisent, qui lisent des romans. Puis, j’ose espérer que là-dedans il y a des romans d’auteurs québécois, francophones à tout le moins parmi ce qu’ils lisent, mais on voit qu’il y a quand même un engouement pour la littérature francophone, donc j’espère que ça, ça va permettre de sauver la langue. »

Ms. Baird : « Je pense que c’est quelque chose qu’on devrait pratiquer plus avec les jeunes. Surtout culture québécoise. Comme, oui la langue française, mais comme la culture aussi avec des romans, avec des films francophones, des textes francophones, des musiques francophones. Il y a plein de chose que, surtout ici à l’école parce qu’on utilise, encore probablement parce qu’on est juste à côté de l’Ontario, beaucoup de choses traduites de l’anglais. [...] Je pense que ça commence avec les adultes, pis nous on devrait... aider ou au moins donner des pistes pour les jeunes pour apprécier le français un petit peu plus. »

M. Parent : « Concernant la langue française, on devrait la garder. Se battre un petit peu plus pour ne pas se faire empiéter par la langue anglaise au Québec surtout. [...] J’aimerais qu’on garde ça [l’utilisation du français] surtout pour le Québec [...]. »


1.   Après avoir recueilli tous ces témoignages, il est clair que chacun vit avec le français différemment, que ce soit par amour ou par utilité. Ce français, compagnon de certains et redoutable adversaire des autres. Cependant, les visions de son avenir diffèrent chez chacun. Sans qu’il y ait de bonne réponse, tous ont quand même fait l’entrevue dans la langue de Molière. Cependant, je ne peux m'empêcher de constater un certain mépris de la culture québécoise présent chez bon nombre de mes collègues adolescents. Est-ce une honte que de parler français ?

La relation qu’on a à une langue est unique, mélange de l’histoire qu’elle porte et de celle que nous portons en nous. Or, que l’on aime ou pas, nous sommes tous responsables du futur du français en tant que locuteurs de la langue. Chaque francophone ou même francophile est un cœur de plus qui fait battre notre langue commune. Peu importe comment, que ce soit pour conclure une entente fiscale ou inviter des amis au parc, tant que c’est fait en français, c’est une respiration de plus dans ses poumons.

Luz Germain-Lumagbas

Voici une petite liste des recommandations de nos interviewés :

Musique :

-        Harmonium

-        Dumas

-        Jean Leloup

-        Mononc’ Serge

-        Les Cowboy Fringants

-        Daniel Bélanger

Auteurs :

-        Stéphane Bourguignon

-        Nicolas Dickner

-        Dany Laferrière

-        Guillaume Vigneault

-        Jean-Louis Grosmaire

-        Nadine Bismut

-        Andrée A. Michaud

-        Heather O'Neill

-        Simon Boulerice

-        Réjean Ducharme

-        Patrick Sénécal

Séries télévisées :

-        Doute raisonnable (Radio-Canada télé/ Tou.tv)

-        Les beaux malaises (TVA+)

-        Les Mecs (Radio-Canada télé/Tou.tv) (Approprié ?)

-        La confrérie (Noovo/Crave)

-        C’est comme ça que je t’aime (Radio-Canada télé/Tou.tv)

-        C’est juste de la TV (Radio-Canada (ARTV)/Tou.tv)

-        Cette année-là  (TéléQuébec/sur demande)

-        Les filles de Caleb (Netflix) 

-        OD

-        STAT

-        La Voix

-        TVA Sports 

Radio :

-        Plus on est de fous, plus on lit (ancienne émission d’Ici Première ; 90,7)

-        Énergie (chaîne 104,1)



Source : 

[1] Statistique Canada. 2017. (tableau). Recensement de la population, 2011 et 2016. Mise à jour des données du Recensement de 2016 sur la langue. Ottawa. Modifié le 29 août 2017. (https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/ref/lang/lang-note-fra.cfm). (Consulté au cours de février 2023)

[2] Statistique Canada. 2023. (tableau). Profil du recensement, Recensement de la population de 2021, produit nº 98-316-X2021001 au catalogue de Statistique Canada. Ottawa. Diffusé le 8 février 2023.

https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2021/dp-pd/prof/details/page.cfm?Lang=F&SearchText=Qu%C3%A9bec&GENDERlist=1,2,3&STATISTIClist=4&DGUIDlist=2021A000224&HEADERlist=17,18,12,14,16,13,15,37 (site consulté au cours de février 2023).

[3] Office québécois de la langue française. (2022) Feuillet d’information OFLQ :                    Caractéristiques linguistiques de la population du Québec. Office québécois de la langue française. Consulté le 28 avril 2023.

https://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/sociolinguistique/2022/Feuillet_Car-ling-pop-Quebec-2021.pdf

[4] Office québécois de la langue française. (2022) Feuillet d’information OFLQ :                    Caractéristiques linguistiques de la population du Québec. Office québécois de la langue française. Consulté le 15 février 2023.

https://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/sociolinguistique/2022/Feuillet_Car-ling-pop-Quebec-2021.pdf

 [5] Plateforme OHdio de Radio-Canada :

RADIO-CANADA, Qu’est-ce que Radio-Canada OHdio?, Montréal, Radio-Canada, (https://assistance.radio-canada.ca/hc/fr/articles/360035386512-Qu-est-ce-que-Radio-Canada-OHdio-), (consulté le 20 février 2023)

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