Des poèmes à couper le souffle

Le comité violence, intimidation et radicalisation de notre école a le plaisir de lancer la première édition du concours de poème qui a pour thème : Non à la violence et l'intimidation. Ce concours à pour objectif de contribuer à éradiquer la violence et l'intimidation dans notre école. Merci énormément aux participants qui font avancer les choses un mot à la fois. Voici les 4 poèmes gagnant :

Premièrement, voici le poème de Rasha Hussein, élève de 2ème secondaire : Non à l'intimidation.

Il se réveille plein d’espoir
Heureux de ne pas tout voir noir

Malgré ce qui se passe
Avant, pendant et après les classes.

Il ne fait que rêver
Que l’humanité est changée
Durant toutes ces soirées de veille
Où sa peur réduisait son sommeil.

Espérant voir ses camarades moins cruels,
Il retourne à l’école.
Espérant qu’ils ne commenceront pas un duel,
Il se désole.

Il ne dit rien à personne,
En dépit de tous les numéros de téléphone
D’aide contre l’intimidation chez les adolescents
Qui ornent les couloirs des établissements.

Malheureusement toutes ses prières
Sont entendues comme des paroles en l’air,
Comme des promesses
Prises avec peu de tendresse.

Les témoins du même camp
Ne disent rien de peur
D’être les prochains fouettés par le vent,
Quelle horreur.

À la fin de la journée,
Il rentre chez lui le sang au nez,
Le coeur brisé,
Son mental à jamais troublé.

Les témoins, eux, peinent à dormir
Entendant encore ses pleurs et leurs fous rires,
Ses supplices et ses blessures
Hanteront pour toujours leurs nouvelles fissures.

Une histoire bien cachée
Par une fausse innocence et gaieté,
Par les faux sourires et l’espoir qu’ils vont changer,
Par les témoins perdus entre la peur et la vérité.

Pour toujours ils se souviendront
De ces/cette personne(s) qui ont/a changé leur vision
Sur le monde réel
Soi cette violence cachée perpétuelle.

Parler de votre histoire et vos émotions,
Arrêtons avant que ce soit trop tard,
Parler pour arrêter l’intimidation,
Et qu’on n’est pas à compter un autre départ.

Deuxièmement, voici le poème de Rowen Yeo, élève de 5ème secondaire : Je ne le veux pas.

Quand j’étais jeune on m’a dit
C’est juste la vie

Il faut faire attention
Il ne faut pas provoquer les garçons
 
Si c’est ça être une femme, je ne le veux pas
Si c’est ça de l’attention, je ne la veux pas
 
Ne t’en fais pas, ça va passer
Il ne fait que te taquiner
C’est probablement juste qu'il t’aime
Ce n’est pas normal, c’est un problème
 
Je n’ai jamais compris pourquoi
Pourquoi ne peuvent-ils pas se contrôler
Pourquoi ne peuvent-ils pas être courtois
À cause d’eux, sortir la nuit est déconseillé
 
Si c’est ça être une femme, je ne le veux pas
Si c’est ça de l’attention, je ne la veux pas
 
Ne t’en fais pas, ça va passer
Il ne fait que te taquiner
C’est probablement juste qu'il t’aime
Ce n’est pas normal, c’est un problème
 
Être une femme semble être un danger
La vie en rose n’est qu’un rêve
Parfois tout ce que je veux c’est me venger
Mais par-dessus tout, ce que je veux, c’est une trêve
 
Si c’est ça être une femme, je ne le veux pas
Si c’est ça de l’attention, je ne la veux pas
 
Ne t’en fais pas, ça va passer
Il ne fait que te taquiner
C’est probablement juste qu'il t’aime
Ce n’est pas normal, c’est un problème
 
Ça ne semble pas être si compliqué
Nous n’avons qu’à les éduquer
Tout ce que je veux c’est vivre en paix
Et plus que tout du respect
Pourquoi dois-je avoir peur
J’entends le battement de mon cœur
Et quand il s’approche
C’est à mon téléphone que je me rapproche
 
Si c’est ça être une femme, je ne le veux pas
Si c’est ça de l’attention, je ne la veux pas
 
Ne t’en fais pas, ça va passer
Il ne fait que te taquiner
C’est probablement juste qu'il t’aime
Ce n’est pas normal, c’est un problème

Troisièmement, voici le poème d'Ashley Rusenga, élève de 5ième secondaire : Une femme brisée. 

Enfermée dans un coin
De sa tête, dans l’abri
D’où elle observe tout au loin
Les yeux hagards et assombri
 
Aucun adulte ne le remarque,
Mais elle a perdu son innocence
Depuis qu’elle porte en elle la marque
De la honte 
 
Elle pleure, elle pleure
Et personne n’entend
Elle a peur, elle a peur
Et personne ne la comprend
 
Elle repense à cette journée
Où on a volée ce qui était à elle 
Elle se renferme dans ses pensées
De ces traces de mains ancrées sur elle
 
Elle entendait encore et encore
Ces fortes respirations
Ces forts gémissements
Qui frottaient contre son jeune corps
 
Elle sentait la mort l’appeler
La persuader qu’elle seule
Pourrait véritablement la consoler
 
Elle pleure, elle pleure
Et personne n’entend
Elle a peur, elle a peur
Et personne ne la comprend
 
ELLE, je suis cette personne

Quatrièmement et finalement, voici le texte de Florent Calmel, élève de 5ième secondaire : J'écrirai un mot pour toi. 

Pourquoi tu courais ?
Toi qui aimais tant la pluie
Dans ta course effrénée
Je l'ai vu, sous tes habits
 
Mais qu'était-ce ?
 
J'écrirai un mot pour toi
Doux et sucré, tout enrobé
Réconfortants, doux comme la soie
Un millier de mots, pleins de pensées
 
Peut-être alors tu verras
Une couleur inconnue
Que tu connais d'autrefois
Un souvenir bien trop vite revenu
Que jamais tu n'oublieras
 
Pourquoi avais-tu les yeux fermés ?
Toi qui aimais tant les couleurs
Que t'ont-ils dit ?
Une fleur fanée
Un esprit rempli de rancœur
Je l'ai vu sous tes habits
 
Mais qu'était-ce ?
 
J'écrirai un mot pour toi
Arc-en-ciel, tout coloré
Réconfortant, comme le son de la pluie
Un millier de mots, pleins de pensées
 
Peut-être alors tu verras
Une couleur amère
Que tu connais d'autrefois
Une plaie qui saigne
Qui jamais n'arrêtera
 
Pourquoi jamais tu ne parlais ?
Toi qui aimais tant la causette
Que t'ont-ils dit ?
Ta voix muette
Plus jamais n'a prononcé
Je l'ai vu sous tes habits
 
Mais qu'était-ce ?
 
J'écrirai un mot pour toi
Un chant, tout enjoué
Réconfortant, tout comme ta voix
Signé d'un mot, pleins de pensées
 
Peut-être alors tu verras
Mon sourire dans le miroir
Les yeux remplis de joie
Quand enfin tu verras
Cette nouvelle couleur
 
Pourquoi tu pleurais ?
Toi qui aimais garder l'air fier
Que t'ont-ils dit ?
Sur tes joues elles s'écoulaient.
Ta volonté de fer
Cabossée, déchirée, écrasée
 
Tes yeux fermés
Ton souffle haletant
Un jour le temps s'est arrêté
Lorsque de ton sang
Ton mot avait été signé
 
Tes jambes ont arrêté de courir
Plus aucuns pleurs aucuns soupirs
Ton corps froid sous la pluie
M'a alors fait réaliser cette nuit.
 
Car je l'ai vu, sous tes habits,
Un mot pour moi.



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